Une bonne nuit de sommeil...

Balzbiba errait. Du moins... ce n'était pas exactement "errer". Disons plutôt qu'elle s'était perdue. "Non, ce n'est pas par là. J'aurai reconnu le sentier." Les souvenirs de la jeune femme étaient diffus. Impossible de se rappeller les indications qu'on lui avait donné au village. Pourtant, le vieil homme avait semblé clair dans ses explications. "Il avait dit marche vers le soleil jusqu'à... jusqu'à où?" Voilà bien un raisonnement digne d'elle-même! A peine son voyage commencé que miss Brunsbook se retrouvait perdue en pays désertique! Avec son rationnalisme habituel, la fillette s'arrêta, cherchant quelque indice sur sa situation actuelle.

Son regard vert avait quelque chose de métallique, de froid. Pourtant tout, de son jeune âge à sa robe à pois, aurait pu faire penser à une jeune fille impressionnable, sortie par on ne sait quel hasard des jupes de sa mère. Pour se retrouver là.

Autour d'elle se retrouvait une immense plaine de cailloux torturés par les vents. Leurs formes hétéroclites, ajoutées des ombres du soir, laissaient croire à l'imagination que d'improbable formes sortiraient d'on ne sait où. Balzbiba se rappella vaguement d'un conte que sa mère lui avait un jour conté pour lui faire peur. Une histoire sans intérêt d'ailleurs. Délaissant ses souvenirs, elle reprit son inspection méticuleuse du paysage. Derrière elle, du sable et des roches. Devant elle, idem. "En fait, c'est tout à fait possible que cela fasse des heures que je tourne en rond." Froidement, elle dû se résoudre à l'idée qu'elle était bel et bien perdue. Ce n'était pas ses tours de passe-passe qui pourraient ainsi la tirer de là. Sans compter que le soleil était en train de se coucher. Au loin, un coyote, ou du moins une créature du genre, poussa un cris.

Balzbiba l'ignora. Ayant d'autre préoccupation que la vie d'un misérable felin ou autre créature canine. Elle possédait encore deux jours de provisions. Restait à savoir combien de temps il lui faudrait pour sortir de ce trou. En attendant, il fallait trouver un endroit pour la nuit. La fillette n'eut aucun mal à trouver, fissure d'un bloc rocheux, une sorte de grotte.

Question confort, elle avait connu mieux, mais cela suffirait pour l'instant. Dans les ombres dansantes du crépuscule, Balzbiba alluma un semblant de lumière, à l'aide de sa clochette à illusion. Le bruit argentin et joyeux de l'objet ne lui arracha même pas un sourire.

La demoiselle Brunsbook était déjà perdue dans ses pensées, mâchouillant comme elle le pouvait une de ces immondes rations de survie. Que venait-elle faire ici? On lui avait parlé d'une ärm... voilà, une holy ärm. L'ärm des multiples guérisons. Ce n'était pas un de ces objets destructeur, tant recherché par les porteurs d'ärm, non. C'était une ärm à qui l'on attribuait le pouvoir d'apporter le repos de l'âme et la guérison du corps, comme au contraire gommer la paix de la même âme. C'était bien ce que désirait Balzbiba: que l'on gomme la paix de son âme. Pouvoir enfin éprouver quelque chose, même si cela devait être de la tristesse ou de la haine.

Elle avait entendu parler de cette ärm via un conte de village de son enfance. Arrivée à l'Echiquier, elle avait réussit, à force d'opiniatreté, à trouver un semblant de piste. Enfin, il y a maintenant deux jours, un vieil homme lui avait donné la clef de l'énigme. L'ärm se trouvait, selon les estimations de la fillette, en bordure du grand désert, dans un coin rocheux que l'on surnommait "les montagnes naines". Totalement vide, nul n'y pouvait trouver un intéret quelconque... à part quelqu'un désirant cacher un objet... comme une holy ärm.

D'après ce qu'elle en avait entendu dire, cette ärm avait été cachée non loin de la montagne naine d'Ani'Hinane, le bloc rocheux le plus gros de la région. Le problème restait... que de loin tous les blocs rocheux se ressemblaient.

Délaissant ces pensées comme elle y était entrée, la fillette mis en place un lit de fortune, s'endormant du sommeil du juste. Au loin, les hurlements des bestioles, probablement des gardiens du lieu, continuaient de plus belle. L'étourdie n'allait-elle pas risquer d'avoir des visiteurs inoportuns dès cette nuit?

La nuit était tombée sur la plaine dans laquelle Balzbiba se trouvait; mis à part les hurlements de plusieurs animaux méconnus de la civilisation dont elle ne voulait sans doute, du moins pour le moment, rien savoir. Mis à part ces hurlements lointains, la plaine était étonnament calme; un magnifique ciel étoilé s'offrit à la jeune fille qui n'y préta pas spécialement attention pour sa beauté artistique. Le silence retomba brutalement sur la région; les hurlements au loin avaient cessé. Une bonne ou mauvaise chose? Il était difficile de le savoir pour le moment.

Alors qu'elle allait s'endormir à la belle étoile, après avoir savouré ses délicieuses rations, elle put entendre un bruit; mais pas le bruit d'une bête errante; un bruit de pas, qui venait d'on ne sait où... Ou plutôt de derrière elle. En se retournant, elle pu voir un individus qui s'avançait vers elle, un énorme sac sur le dos. Il passa juste à côté d'elle sans même l'appercevoir; elle put l'entendre parler sur un ton particulièrement excité d'un artefact se trouvant dans la région, de recherches probables qu'il avait du effectué, ainsi que quelques petits détails sans intérêts quand au lieu où ils se trouvaient. Peut être venait il pour la même chose qu'elle et qu'il avait des éléments importants dans cette recherche.

(Si l'ärm que tu cherche est déja créé, tu sera sympa de me l'envoyer par mp^^)

- Que...

Balzbiba Brunsbook avait à peine fermé ses paupières qu'elle perçut des bruits de pas. Son premier réflexe fut de ne surtout pas bouger. Sekhmet savait quel genre de créature s'approchait, mais ce dont la gamine était sûre, c'est que nul être censé ne se balladerait dans ce coin perdu à une heure pareille. Ne pas bouger était la meilleure manière de ne pas se faire remarquer, ou du moins de se faire considérer comme sans danger. Discrètement, elle entrouvrit les yeux.

Devant elle, un sac. Un sac énorme, proéminant. Au dessous, quelqu'un. En fait, Balzbiba n'était en position que de voir le contenant... et l'éventuel contenu dépassant de ce sac plein à craquer. La fillette attendit quelques instants. L'homme, si c'était bien cela, ne paraissait pas hostile. Mieux: il parlait d'une ärm. D'une ärm cachée non loin... Assurément il devait lui aussi avoir entendu parlé des légendes couvrant l'endroit.

L'individu marmonnait seul. Il devait probablement avoir quelques ennuis psychologiques... ce n'était pas la première fois que la miss Brunsbook croisait un taré de l'espèce. Tarés qui en général ne l'étaient pas tant que cela. Certe, celui là n'avait pour l'instant que débité des choses sans intérets et à moitiée étouffées à peines sorties de ses lèvres, mais Balzbiba n'était pas du genre à se fier aux apparences... et elle avait pour cela bien ses raisons.

"Bon: cela semble n'être pas hostile, et ça parle une langue connue. Il ne peux être là par hasard." La fillette réfléchit un instant à l'attitude à prendre. "Si je prend le mode aggressif, il fuira, ou cherchera à se défendre. C'est donc un mauvais choix. Le mode joyeux et bavard ne serait pas non plus ce qu'il y a de plus justifié en un tel endroit...." Après avoir éliminé chaque mode illogique, Balzbiba opta finalement pour le mode "naïve et curieuse". Selon elle, ce mode consistait à garder les yeux un peu trop grands ouverts, à s'exlamer à chaque réponse, de manière à prouver son ignorance, et à poser des questions en permanence. Hé oui, la petite Brunsbook était encore loin de réussir à feindre ces fameux sentiments et états d'esprits, si difficiles à comprendre.

Un petit bruit de clochette parvint jusqu'à l'oreille de l'homme. Puis une voix assurée l'interpela:
- Hem... monsieur-sous-le-sac... ? Vous êtes d'ici? Vous savez que votre sac est vraiment grand? Vous connaissez les lieux? Qu'est-ce qu'il y a dans ce sac? Vous faites quoi ici? Les questions maladroites furent débitées avec le plus grand sérieux. Bon, en fait la petite se fichait de la plupart d'entre elles, mais le mode "naïf et curieux" exigeait de poser de question. Enfin, c'est ce qu'elle avait décidé.

En se retournant, l'homme pourrait voire un peu près ceci:



"Collection Uru automne-hiver" La fillette n'avait pas eu le temps de vérifier si elle avait reproduit à la perfection cette fameuse robe aperçue sur une esquisse il y a maintenant un mois. "Bon, j'aurai peut-être dû choisir une illusion de vêtement plus à la mode... celui-ci date un peu..." Ces vêtements illusoires procuraient à Balzbiba un des rares plaisirs qu'elle soit capable d'éprouver: celui de créer des formes et des couleurs. Ce ne fut que trop tard que la gamine, éprise de toutes ces petites frivolités, se rendit compte qu'elle s'était trompé de coiffure. Tout le monde sait pourtant que les noeuds dans les cheveux, c'est démodé! Quoiqu'il en soit, il était trop tard.

Tout en gardant une apparence décontracté, la petite gardait un oeil attentif sur l'intru, prête à réagir au moindre mouvement suspect. Elle lui dédia son sourire le plus naïf dès qu'il se fut retourné. Elle ne put cependant s'empêcher le dévisager d'un oeil peut-être un peu trop assuré.

L'homme se retourna; oui, il avait enfin remarqué la fillette qui se trouvait là. Il la regarda derrière une épaisse paire de lunettes crasseuses et lança un regard étonné à Balzbiba; il s'agissait sans aucun doute de la dernière chose à laquelle il pouvait s'attendre dans un tel lieu! Malgrés toutes les pensées de la fille quand à sa tenue provisoire, l'homme ne paru pas se soucier de sa tenue. Plutôt petit, les cheveux noirs, il avait tout du profil de l'intellectuel perdu dans les environs, et il le confirma en prenant la parole.

"Heu... Mon sac... Il y a mes... Heu... Mes provisions... Mais... Toi? Que... Qu'est ce que tu fais ici? Je crois que ce n'est pas vraiment un endroit pour une fille de ton âge."

Il avait l'air d'être sur une autre planète lorsqu'il parlait; il n'avait d'ailleurs pas remarqué, malgrés la difficulté de Balzbiba dans ce domaine, que la fillette mimait ses émotions. Il posa son sac qui fit un bruit assourdissant quand il toucha le sol.

"Je... Tu... Tu es à la recherche du vieil artefact?"

La miss Brunsbook sembla faire un bond losque le sac tomba à terre. Le sac devait être bien plus lourd qu'on ne le pensais. "Des rations... uniquement?" Elle était loin d'en être certaine. Mais bon, y jeter un coup d'oeil serait mal vu. Tout en allumant une petite lumière sur le bout de son ombrelle, elle s'extasia à la réponse du petit vieux:

- Cool! Un artefact! Parce qu'il y en a dans le coin? Moi je croyais que c'était juste des légendes de grand-mère. D'ailleurs mon père y disait toujours que ces trucs c'est que des racontars pour faire parler les gosses. Mais moi, je suis plus un gosse. J'suis grande! Et dans ton sac? Il y a des trucs bon à manger? Parce que la viande séchée j'ai mangé ce soir c'était bof-bof. Vous savez que c'est mauvais pour le dos de porter autant de choses sur le dos? Ca m'a fait mal pour votre dos rien que de vous voir. Donc vous parliez d'un artefact? C'est quoi? Vous savez ou qu'il est? C'est amusant, ça se trouve vous êtes un vrai chercheur d'ärm professionnel et tout! Dites c'est vrai que tous les artefacts c'est des ärms? Vous êtes un super chercheur d'ärm ou pas? Vous en avez déjà trouvé beaucoup? Vous en avez sur vous? Celui que vous cherchez, il sert à quoi?

La fillette avait parlé d'une traite. Elle était bien consciente de l'inutilité de certains de ses propos, mais elle tenait à joue son rôle de gamine écervelée. Et dans le fond, c'était vrai qu'elle avait encore un peu faim. Elle aurait même bien reprit une ration malgré le goût... si elle n'avait été limité en quantités. Qui sait combien de temps encore elle devrait attendre avant d'atteindre son but?

Finalement, Balzbiba Brunsbook se rassit sur ce qui aurait dû lui servir de couche pour la nuit. Ce n'était pas très confortable, mais ça le serait toujours plus qu'un rocher. Elle ota son ombrelle illusoire de son épaule, la déposant devant elle, la lueur fantomatique éclairant faiblement l'espace autour d'elle d'un joli éclat aussi rose qu'irréel. "Reste à savoir si ce type est autre chose qu'un paumé du désert" songea-t-elle, avant de se corriger quelque peu : "... un peu comme moi pour l'instant." Les yeux de la petite s'arrêtèrent un instant sur les verres crasseux du vieil étranger. Elle manquait décidément à toutes les politesses. Elle sortit de ses affaires une outre d'eau et un chiffon.

"- Oh, veuillez m'excuser, je suis si surprise que j'en ai oublié mes manières. Désirez vous de quoi vous rafraîchir? ...Et voici de quoi essuyer vos verres. ...nul doute que vous y verrez mieux."

Balzbiba ne savait certe pas qui était ce type, mais les principes restaient les principes. Et puis, s'il se révélait sans intérêt elle n'aurait qu'à se rembourser de l'eau donnée par la suite. Après tout, ce n'était qu'un petit vieux. Mais... avec un peu de chances ces mesures lui permettrait de se le mettre dans la poche... récupérer des informations utiles rembourserait au centuple l'eau gâchée.

Ne laissant pas une seconde de répis à cet homme, Balzbiba l'assailli de toutes sorte de questions, dont certaines à l'intérêt contestable. L'homme eu un air confu, celui que toute personne à quand elle ne sait pas par quoi commencer. Il s'assit par terre en soufflant, manifestement épuisé, avant de répondre.

"Heu... Et bien... Oui, un artefact, mais je... Je ne suis pas là pour lui en fait... Je viens pour quel... pour autre chose..."

Il fit un geste de refus lorsque la fillette lui proposa à boire et de quoi nettoyer ses lunettes.

"Non... Je ne vais pas vous prendre de précieuses provisions... J'ais déja de quoi tenir dans ce sac... D'ailleurs, je crois que j'ais peut être emporté un peu trop de choses."

Il ouvrit le sac suffisament légèrement pour prendre une gourde et en boire une gorgée. Balzbiba put voir plusieurs boites de rations similaires aux siennes, ainsi qu'un pendentif qui trainait dans le sac.

"Mais tu... Que faites vous ici? Il s'agit du dernier endroit où un enfant devrait se trouver!"

- Ce que je fais ici? Ben c'est logique: je fais ce que je croyais que vous étiez. Mais, si c'est pour quelqu'un que vous êtes ici, j'crois que vous vous êtes trompé d'endroit. A part moi, il n'y a pas grand monde avec qui taper la discute dans le coin. D'ailleurs, moi c'est Balzbiba Brunsbook, mais on m'apelle Balzbi. Vous je sais toujours pas votre nom.

Si Balzbiba Brunsbook n'avait jamais su mimer correctement des émotions, elle avait toujours su maîtriser ce petit mouvement de l'oeil, dès qu'un objet attire l'attention. L'amulette pouvait n'être qu'un colifichet sans valeur, mais le vieux ne paraissait pas du genre à collectionner ce type d'objet. A la limite, ça pouvait quelque souvenir sentimental. La miss ne s'y connaissait pas beaucoup en pendentif, et ce qu'elle en avait vu ne lui avait pas permi d'en apprendre plus.

Quoiqu'il en soit, un type en plein désert, à la recherche d'on ne sait qui, car c'est ainsi qu'elle avait interprété les paroles de l'étranger, c'était louche. La fillette se doutait bien qu'il ne lui raconterait pas sa vie, surtout vu comment il était bavard, mais espérait bien glaner quelques informations. Adoptant soudainement un ton plus posé, elle lui demanda.

Le type que vous cherchez c'est qui? Je pourrais peut-être vous aider... ça fait déjà un certain temps que je me ballade dans le coin.

Bazlbiba, qui s'était une fraction de seconde calmée, reprit soudainement son attitude frivole, s'amusant à lisser les plis de son ombrelle illusoire. S'il pouvait répondre par autre chose que des balbutiements et des embryons de réponses, ça ne serait pas un mal. Ah, ces adultes... s'ils pouvaient être autre chose que bêtements étonnés à chaque évènement imprévu!

L'homme regarda Balzbiba avec un certain étonnement alors que celle ci se calmait pour adopter un ton plus sérieux que celui qu'elle prenait depuis tout à l'heure, avant de finallement reprendre son air curieux et enfantin.

"Et bien... C'est à dire que... Je ne sais pas vraiment si cette personne est ici en fait... Il s'agirait de... heu... une piste pour la retrouver..."

Il marqua une autre pause parmis tant d'autre, puis ouvrit en grand les yeux comme si il avait oublié quelque chose.

"Heu... Oui, mon nom! Je m'appelle Myo; un simple savant de la ville de Ragenrave. Quand au nom de celui que je recherche... Je ne le connais pas en vérité..."

L'homme semblait un peu gêné d'avoir à annoncer une telle chose devant une gamine, mais de toute façon, qu'est ce qu'il avait à craindre? Il rangea sa gourde dans son sac, puis interrogea à nouveau Balzbiba.

"Mais si tu es ici pour l'artefact, qu'est ce que tu sais de cet endroit?"

- Vous paraissez bien sûr de vous. Comment pouvez-vous affirmer quil n’y ai qu’un artefact dans le coin? Les légendes de ma grand mère disait qu’en cherchant bien, de nombreux trésors pouvaient se révéler à soi par ici. Déjà on raconte que Was’o le Lépreux avait enfoui son trésor dans le coin après que la folie l’ai consummé. Mais bon vous connaissez sûrement cette vieille légende. On disait aussi de Swip Lep’rechonne y avait perdu un anneau à souhait... ou alors le trésors des trois naines... autant dire que ça ne manque pas les racontars. Mais qu’appelez vous "l’artefact"? Je cherche pour ma part un objet censé avoir le pouvoir de soigner...

Mais l’esprit de Balzbiba était occupé à une toute autre question: "...Comme s'il était monnaie courante qu'un "simple savant de Ravenrage s'aventure jusqu'au continent désertique..."

Décidément cet homme aux manières gauches intriguait de plus en plus la miss Brunsbook. Il fallait une sacré bonne raison pour entreprendre un tel voyage, et Balzbiba ne croyait pas au hasard. Il y avait peut-être une occasion à prendre là-dessus. Elle récapitual rapidement cet qu'elle savait de ce Myo: "Déjà, il voyage depuis un certain temps, sa tenue suffit à le déduire. Cependant, il a dû faire halte il y a peu, étant donné que son sac est encore plein. Les rations fondent rapidement... La ville la plus proche est Hényl, mais je doute qu'il en vienne: ce serait un détour trop important s'il vient effectivement de Ravenrage. Il a dû s'approvisionner à quelque bourg de moindre importance. Comme moi." Le regard de l'enfant se fit songeur. "Il a en effet tout d'un intellectuel, il a l'air suffisement paumé pour l'être. ...et ses lunettes confirment qu'il doit souvent avoir à se pencher sur des livres pour s'user ainsi les yeux. Bon, maintenant, il affirme rechercher une piste pour trouver quelqu'un qu'il ne connaît pas." Sa machoire se crispa insensiblement, signe presque invisible de sa contrariété. "Les savants, quand ça n'est pas des charlatans, ça recherche des objets d'étude, des phénomènes à découvrir pour y donner leur nom. Quel genre de piste pourrait-on trouver dans ce désert de cailloux?" Balzbiba n'avait pas assez d'éléments pour répondre à sa requête de manière certaine. Elle nota froidement ces éléments dans un coin de sa mémoire, au cas où. Comme le savant semblait étonné qu'elle n'ai pas immédiatement répondu sa litanie de phrases usuelle, la fillette sortit soudainement de cette sorte de torpeur où elle s'était plongée.

- Drôle d'idée que de chercher ce que l'on ignore. Mais après tout, n'est-ce pas cela que signifie étudier? ...C'est un long et coûteux voyage que vous effectuez, et votre but paraît bien hasardeux. En fait, je le trouve même un peu loufoque: il n’y a rien à trouver en un tel lieu que l’on ne sache déjà où il se trouve... ou alors autant chercher une aiguille dans une botte de foin! En plus, je ne savais pas que les savants de Ravenrage pouvaient si facilement accéder aux moyens de traverser deux continents. ... à moins que vous vous auto-financiez? La fillette parla alors, comme pour une leçon bien apprise. Mon père il disait toujours que l’auto-financement, c’était le seul moyen d’être sûr de ne pas avoir de créancier derrière son dos. Bref.. mais ce type pour lequel vous cherchez une piste, que peut-il donc vous apporter d’intéressant?

"Mmmmmh... On trouve de très nombreuses légendes en général sur un seul et même lieu, généralement, beaucoup s'avèrent fausses, c'est le problème de l'information, on ne peut jamais être sur de la véricité de celles qu'on obtient qu'en allant sur place. J'ais trouvé à peu près plus de vingt légendes en ce qui concerne cet endroit, mais plus de la moitié se sont montrées fausses, tout simplement à cause de la contradiction de certaines données. Mais lorsqu'autant de légendes gravitent autour d'un seul et même endroit, on peut affirmer en ayant presqu'obligatoirement raison qu'il y a bien un trésor à y chercher."

L'homme s'était calmé, et sa voix paraissait plus affirmée; si auparavant, il avait l'air d'un intellectuel habituellement dans la lune, il ressemblait désormais plus à un homme de science confirmé. Il sorti ce qui semblait être une sphère en verre de son sac; l'objet brilla, et l'homme regarda dedans.

"Bien... Je crois que je suis au bon endroit..."

Il avait marmoné comme il aurait pensé à ces mots. Il retourna brutalement la tête vers Balzbiba.

"Parfois il vaut mieux ne pas connaitre ce que l'on cherche précisément; cela peut dans certains cas ammener à négliger certaines pistes."

- Si vous le dites...

La miss Brunsbook aurait sûrement fini par être agacée par ces réponses énigmatiques... si elle en avait été capable. Quoiqu'il en soit, à défaut d'impression, c'était son corps qui lui intima de tenter de raccourcir cette conversation fragmentaire. Cela faisait en effet déjà plusieurs jours que l'organisme de la fillette était soumis à dur régime, marchant toute la journée, mangeant de misérables rations sans goût, dormant là où il pouvait, emmitoufflé dans ce qui lui servait de couverture. Si, à force, ses courbatures avaient fini par se calmer, cela ne signifiait pas pour autant que Balzbiba récupère, bien au contraire. Si elle avait réussi à s'habituer à la fatigue, cela ne voulait pas dire qu'elle disparaissait. Ainsi, chaque heure de sommeil restait très importante... et cette conversation durait sans apporter de fruit concret.

C'est pourquoi, la miss Brunsbook finit par lâcher:

- Bref, c'est peut-être l'endroit que vous cherchiez, et cette conversation est très intéressante, mais ce serait aimable à vous de me dire ce que vous allez faire maintenant.

Balzbiba aviserait en fonction de la réponse.

Myo la regarda d'un air géné; il avait sans doute envie de monter son bivouac à cet endroit, mais devait avoir peur de gêner. Il se tourna encore une fois vers la montagne lointaine, puis leva les yeux au ciel.

"Et bien... Je... Je ne sais pas trop pour le moment... Je serais bien tenté d'aller voir maintenant ce que je peux trouver là bas... Mais... C'est sans doute dangereux... Auquel cas il vaudrait mieux que je passe aussi ma nuit à dormir..."

Il regarda à son tour; en fait, on voyait plusieurs blocs rocheux de là d'où se trouvaient le savant et Balzbiba, mais d'après Myo, l'endroit était bien dans les environs. Soudainement, on pu voir une magnifique explosion provenir de l'un d'eux; la montagne était trop éloignée pour qu'on voit précisément ce qui s'y passait. Myo regarda la scène d'un air plutôt effrayé. Il se tourna vers la jeune fille.

"Et bien... En fait... Je... Sans doute vais rester ici pour la nuit!"

(Désolé du retard!)

- Cool.

On aurait dit que Bazlbiba venait de tomber sur une cache de bonbons. Cela faisait en effet un certain temps qu'elle n'avait eu le loisir de manier I'Minch... et tout semblait indiquer qu'un peu d'animation se profilait. En fait, elle se serait bien jetée tête baissée vers la montagne, mais il lui fallait tout de même prendre quelques précautions. Oubliant la fatigue physique avec son envie de dormir, la fillette se releva en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle attrapa le vieil homme par le col de la chemise, l'obligeant du même temps à se plier en deux... la minuscule miss Brunsbook n'étant pas très haute. Elle faisait preuve d'une force étonnante pour une enfant de son âge. D'une voix étrangement calme, presque amusée, elle lança:

- Deux questions: Qui recherchez-vous? Que se passe-t-il là-bas?

Le regard de Balzbiba avait perdu toute émotion, et fixait désormais Myo avec une intensité qui n'augurait rien de bon pour lui... s'il ne répondait pas rapidement et efficacement. Les yeux en question changeaient peu à peu de couleur, adoptant une teinte rouge sang. Pourtant, la miss ne semblait contenir aucune agressivité. Elle voulait simplement savoir. Charger comme une brute n'était pas forcément la meilleur chose, surtout quand on ignore jusqu'aux enjeux de ce qui se passe... bien que Balzbiba avait juste envie de se défouler et de frapper. Elle ne recherchait pas spécialement d'émotion via le combat: juste le plaisir physique de sentir des os se broyer sous I'Minch.

Dans le même temps, la luminosité de la pièce baissait, tandis que l'ombrelle illusoire de la jeune fille perdait toute pseudo-matérialité et que sa robe devenait couleur nuit noire. L'enfant nota, désolée, le manque d'originalité de la tenue qu'elle venait d'inventer, mais elle n'avait pas trop le temps dans l'immédiat... et puis elle était certaine que le changement de couleur des yeux ferait son petit effet. Enfin... elle espérait surtout ne pas trop en faire... comme bien trop souvent.

L'homme eu l'expression horrifiée qu'on aurait tout à fait pu attendre de lui en de pareilles circonstances. Il regarda les éléments de la tenue de Balzbiba disparaitre pour changer de forme et de couleur. Il avait comprit, un peu tard, qu'il n'était pas forcément tombé sur la personne la plus saine d'esprit. Il jeta plusieurs coups d'oeils effrayés entre la jeune fille et l'horizon où l'explosion avait eu lieu.

"Mais... Je... Heu... Attendez, je... je ne sais strictement rien sur ce qui se passe à... enfin... là bas! Je viens juste d'arriver! Et je vous l'ais déja dis, je ne sais rien de la personne que je suis sensé aller chercher!"

Il regarda encore une fois le piton rocheux qui s'élevait là bas.

"Sans... sans doute l'une de... l'un... l'un de ces gardiens, qui peuplent les endroits tels que celui ci!"

Puis il regarda à nouveau Ombanne.

"Mais... Qui... qui êtes vous?!"

- Qui suis-je?

Il aurait été aisé de répondre à la question sans réfléchir, mais Balzbiba entrevue, un instant, les nombreuses options qui s’ouvraient à elle. Finalement, elle se contenta de 5 malheureux mots.

- Une folle parmis d’autres fous.

Visiblement, l’homme n’en savait pas plus: il avait suffisement été terrifié. Avec une application toute scientifique, le jeune fille nota les symptômes du vieil homme. “Hum... caractères faciaux classiques, léger tremblement des membres, et... tiens?” Son regard se fixa sur une goutte de sueur qui coulait le long du front de l’homme. Elle passa un ongle aiguisé dessus, récoltant une bille d’eau. Elle n’avait pas besoin d’y goûter pour savoir qu’elle était salée. “Sueur... Je n’avais pas encore remarqué cela.” Un nouvel élément à prendre en compte quand aux manifestations de ce sentiment. Balzbiba l’aurait bien noté dans son carnet d’observations, mais le temps lui manquait.

Il était clair que le mouvement de la miss Brunsbook avait été loin de rassurer l’homme quand à ses dispositions mentales. Le pire fut lorsqu’elle fredonna doucement un petit air connu de son enfance... seules les paroles avaient été modifiées.

- Je te tiens, tu me tiens, par le col de la chemise... le premier qui tremblera accompagnera l’autre! Un sourire d’enfant éclaira alors le visage de Balzbiba. Trop tard : tu as perdu... Suis moi.

Elle n’avait aucune envie que le viel homme s’enfuit durant son absence, mais pas non plus l’intention de laisser passer l’action là-bas. Tant pis pour lui s’il mourrait pas maladresse... et puis elle veillerait sur lui. Elle tenait après tout à comprendre au mieux son bien étrange histoire. C’est pourquoi la petite jeune fille entraîna sans ménagement le vieil homme en direction de l’explosion. Derrière eux, le sac du vieil homme et les maigres affaires de son étrange hôtesse restèrent abandonnés.

Soudain, la petite changea d’avis: elle revînt et prit son sac de provision qu’elle posa sur un roc plus imposant que les autres. Il aurait été idiot de laisser ce dernier à porté d’éventuels prédateurs de passage... ou de s’en embarrasser lors d’un éventuel combat. Tout à son opération, elle gardait un oeil vigilant sur le petit vieux. Enfin, ils se mirent en marche.



Dans le ciel, la Lune brillait de son absence, permettant aux étoiles d'aviver leur éclat loin de cette injuste rivale. Autant dire que Balzbiba et le vieil homme y étaient peu attentifs: égratignants leurs chaussures à la pierre des chemins, ils cahotaient tant bien que mal, perdant l’équilibre sur chaque cailloux inattendu. En effet la miss Brunsbook avait éteind la lumière qui, disait-elle, les ferait plus repérer qu’autre chose. Cependant, elle dû finir par se rendre à l’évidence: ils n’avanceraient jamais assez vite au milieu de ce désert de caillasse et de sable. La fille aux cheveux violacés alluma alors à contrecoeur une légère lueur illusoire dans le creux de sa main.

La lumière était glacée, comme l’air de ce désert en pleine nuit. D’un blanc sans âme, elle permettait tout juste de se repérer et d’éviter les caillasses. On aurait dit une étoile miniature.

Balzbiba ne disait un mot, concentrée sur son objectif. A côté d’elle, son hôte avait intéret à continuer à avancer sans broncher. Rapidement, elle tenta d’estimer le temps encore nécessaire pour rejoindre son objectif. Elle n’avait encore jamais rencontré de gardien de l’endroit.


(HRP: mon perso s'apelle Balzbiba, pas Ombanne )

(Diantre, mais pourquoi diable a tu mis un pseudo différent du nom de ton personnage?!!)

L'état mental de l'homme ne sembla pas s'améliorer. Il ne dit rien du tout lorsque Balzbiba (j'ais compris! T-T) l'entraina, mais prit son sac, ce qui donna du fil à retordre à la jeune illusioniste pour le trainer; mais finallement, ils arrivèrent à l'endroit où avait eu lieu l'explosion. On pouvait voir de nombreuses traces noires par terre, comme si plusieurs bombes avaient explosées, et un corps inerte, totalement noirci, gisait par terre. Autrement, il n'y avait rien de spécial à part la falaise abrupte qui montait jusqu'en haut du piton rocheux.

"Il est mort... Je ne sais pas si il était la cause de l'explosion de tout à l'heure, mais... Je ne sais pas si aller ici en pleine nuit soit une très bonne idée!"

Il regarda tout autour de lui.

"Heu... Je ne crois pas qu'on puisse trouver de dragons dans cette région, en tout cas je n'en ais jamais entendu parler, ça doit être autre chose... Peut être une chimère, ou bien un autre manieur d'ärms qui s'est battu contre lui."

Balzbiba ne remarqua aucune autre trace de combat que toutes ces traces de brûlé, mais elle pouvait appercevoir néamoins des fragments d'ärms brisés au sol.

(disons que j'aime différencier l'avatar et le perso - et puis surtout j'ai pris cette habitude sur un autre forum ou j'avais incarné plusieurs persos pour un même compte)

Balzbiba ne dit rien: elle se contenta de humer l'air, empli d'une odeur écoeurante de chair brûlée. Elle s'agenouilla en s'approchant des traces noires de l'impact, caressant la suie du bout des doigts. Apparement un combat avait eu lieu, et pas un combat de débutants. Si elle l'avait pu, la miss Brunsbook aurait regretté de ne pas avoir assisté de plus près au spectacle. Après tout, l'observation est une de clefs de la perfectibilité... et donc de la puissance. Non pas que la puissance interpelle tant la petit illusionniste aux cheveux violets, mais elle avait rapidement compris que c'était pas là que passait une des clefs du respect. Elle aimait bien qu'on la respecte (ou plutôt qu'on la regarde avec horreur, mais comme de toute façon elle ne comprend pas trop la différence...), tout simplement parce qu'elle trouvait amusante l'esthétique d'adultes horrifié par une gamine. Après tout, ils racontaient bien des contes pour faire peur à leurs gosses, alors chacun son tour...

- Ca a du être un beau combat. Dommage qu'il ne reste pas grand chose du perdant... ou de ses ärms.
La voix d'enfant de la miss trancha le silence comme un coup de griffe. Elle avait un retrouvé un côté presque joyeux, mais qui lui donnait peut-être l'air encore plus anormale. Avant d'approcher du cadavre, elle fit une dernière inspection des lieux. Peut-être trouverait-elle des traces... il aurait suffit que le vainqueur ai été blessé... qu'un peu de sang donne la piste... mais rien de tout cela ne semblait être arrivé.

Sans vraiment faire attention à ce que pensait le vieillard qu'elle traînait derrière elle, Balzbiba s'approcha du corps fumant. Sans sourciller, elle vérifia s'il était bien mort. Quoiqu'il en soit cela ne l'empêcherait pas de lui faire les poches après. Silencieuse dans sa besogne, elle gardait toujours un oeil sur son malheureux "invité". Quand aux ärm, elle rassemblerait dès que possible ce qu'il en restait. Peut-être seraient-elles plus bavardes que leur défunt maître.

Balzbiba fouilla le corps et l'examina pendant quelques instants; elle put ainsi en venir à un verdict dont elle pouvait être sure, cet homme était mort! Elle récupéra les fragments d'ärms qui jonchaient le sol, mais elle dût se rendre à l'évidence: ils ne lui serviraient sans doute à rien dans leur état; on ne pouvait plus deviner leur ancienne apparence tellement les fragments étaient fins et abîmés. Peut être des nature ou weapon ärms dont le propriétaire s'était servi pour attaquer son adversaire, à moins qu'il ne s'agisse de gardians ou de holly ärms ayant servi à sa défense, dans tous les cas, on ne pouvait rien affirmer.

"Ce... Cette... La créature qui a fait ça devait être puissante quand on regarde les dégâts qu'elle a fait! En tout cas..."

Il sorti la sphère qu'il avait regardé tout à l'heure.

"Nous sommes au bon endroit, mais je ne pourrais sans doute plus me servir de cet engin tant que nous serons ici... Tant pis..."

Il ne prétait plus la moindre attention à Balzbiba; le danger semblait être très loin; à part le spectacle visuel qui s'offrait à eux, aucun indice n'indiquait qu'une telle bataille avait eu lieu ici.

"Mmmmmh... J'ais quand même du mal à croire qu'une créature aussi puissante habite dans la région; les animaux répertoriés dans les environs ne sont pas sensés avoir autant de force..."

Il avait cette fois ci sorti un épais livre et était en pleine lecture; il semblait avoir totalement oublié la jeune fille qui l'avait emmené de force.

Balzbiba se releva, déçue. Il n'y aurait donc rien d'autre à tirer de l'évènement que des débris et de la chaire calcinée. L'odeur étant d'ailleurs loin de lui plaire, elle n'hésita pas à remonter un foulard sur son visage. ...Cela ne changea pas grand chose à l'affaire, mais lui donnait au moins l'impression d'un rempart entre elle et ce corps calciné.

Le visage était hideux, non pas en ce sens d'une déformation des traits, mais à cause de leur absence. Il n'y avait qu'une surface calcinée. Lorsqu'elle avait effleuré ce qu'elle pensait être le nez, ce dernier s'effondra, sous forme de cendre et de poussières. Machinalement, la miss essuya ses doigts sur le sol. Elle détestait la crasse, et encore plus la suie. Heureusement, les illusions permettaient de les oublier sans trop de problème.

Balzbiba bougea le corps du bout de son pied avant de s'en retourner. Derrière, le vieil homme tenait une étrange sphère, qu'il rangea bien vite avant de sortir elle ne savait quel bouquin. Quel intéret que ces mots poussiéreux...? Balzbiba doutait sincèrement qu'il y trouve quelque solution à ce qui s'était passé. Par contre...

- Qu'est-ce que c'est que cette sphère? Je peux voire...?

Après tout, ce combat ne la regardait pas. Balzbiba préféra donc se recentrer sur sa première interrogation: le vieux. Elle tendit la main, comme si ce dernier allait lui prêter l'objet. Songeusement, elle ajouta:

- Avec tout cela, je n'ai toujours pas compris par quel enchaînement d'évènements vous avez atterri ici...

L'homme sursauta lorsque Balzbiba lui parla. Apparament, il avait totalement oublié qu'elle se trouvait ici. Il hésita à répondre avant de finallement soupirer pour lui dire d'un air sombre.

"Ceci... Mademoiselle, est un objet qui sert à analyser les différents flux de magie qui peuvent se trouver en un endroit. C'est encore un objet qui est au stade expérimental, mais il a déja été très utile pour de nombreuses recherches dans le domaine de la magie. Par exemple, je peux vous dire que les traces noires ne dégagent aucune magie résiduelle; elles n'ont pas été causées par un quelconque ärm. En revanche, on peu voir qu'il y a quand même un peu de magie dans les airs. Cet homme devait donc bien manier les ärms."

Il rangea l'objet.

"Malheureusement, c'est tout ce qu'il permet de voir ici. Le piton dégage beaucoup de magie et brouille mon appareil. Il va désormais falloir que je m'en passe."

Il réfléchit quelques instants avant de répondre enfin à la question de la jeune fille.

"Et bien, je travaillais à la bibliothèque de Henyl, quand nous avons reçu une lettre de quelqu'un qui demandait qu'on le rejoigne ici. J'ais accompagné une caravane pour arriver dans les environs, et je crois que je me suis un peu perdu en chemin."

La voix de Balzbiba monta dans l'air, pleine de sarcasme:
- Ah ouais... alors comme ça on vous donne un rendez-vous, juste comme ça, en plein désert, et n'ayant rien d'autre à faire vous décidez de vous y rendre... Ouais... logique.

Mais l'esprit de la jeune fille était déjà loin. En effet, les mots du vieil homme s'étaient révélés on ne peut plus intéressants: "alors comme ça, ce n'est pas de la magie qui a été source de ces flammes...". Pourtant, elles n'avaient rien de naturel, ces traces de suie... et encore c'était un bel euphémisme. La miss Brunsbook fronça les sourcils, ce qui était chez elle signe de réflexion.

Que savait-elle des principaux dangers du coin? D'abord, il y avait les gardiens, mais étant d'essence magique, ils auraient été détecté par l’étrange objet du savant. Ensuite, on racontait que des bandits attaquaient les voyageurs, afin de leurs voler leurs ärms... mais cette hypothèse était contredite par les bris au sols. Enfin, il y avait le ver... On racontait que la créature avait déjà fait d’importants ravages en attaquant des convois. Le cadavre carbonisé était peut-être celui d'un de ces nombreux chasseurs lancés à sa recherche. D’un ton enfantin, la miss demanda:
- Dites, est-ce que ça crache le feu un ver géant?

Si ce n’était ça, Balzbiba ne voyait d’autre possibilité. Quoiqu’il en soit, ça sentait mauvais. Très. La prudence commandait déjà à la jeune fille de s’éloigner autant que possible de l’endroit... mais cette dernière étant incapable d’éprouver de la peur, elle l’ignora. Parcourant l’horizon de son regard froid, elle se contentait de chercher un indice, quelque chose. La chose, ou la personne, qui était à l’origine du combat avait bien dû passer par quelque part avant d’arriver, puis de repartir, d’ici. A moins qu’il ne se soit téléporté... après tout le petit vieux avait bien parlé de “traces de magies”. Si c'était un monstre du style du fameux ver... alors il devait sûrement y avoir un monticule quelque part. Il faudrait songer à observer les traces dans le sable alentour...

L'homme réfléchit quelques instants à la question de Balzbiba, puis sorti un vieux livre de son sac. Il feuilleta quelques minutes avant d'arriver sur la page qui l'intéressait.

"Moui... Il y a quelques temps on a signalé une créature qui ressemblait plus à un serpent qu'à un ver, qui pourrait expliquer toutes ces traces... Il avait beaucoup fait entendre parler de lui, mais personne n'a réussi à l'attraper ou à le tuer; ce qui validerait la thèse de cet animal... Mais, je pense qu'il ne s'agit pas de ça... On verrait sans doute des traces de son passage, il a beau être dangereux, pour partir, il doit laisser des traces dans le sable assez visible vu sa taille..."

Et des traces, il n'y en avait pas; cela supprimait la possibilité d'un monstre errant. Ce qui voulait dire que la chose était venue du piton.

"Si nous nous trouvons près d'une caverne qui cache un ärm, il est probable qu'un des gardiens soit sorti pour une quelconque raison. Mais d'où?"

- Si ärm il y a dans le coin, alors c'est peut-être celle que je cherche. Quand à savoir d'où il vient, il suffit de regarder en l'air.

Balzbiba jeta un coup d'oeil au piton d'un air significatif. S'égratigner contre des cailloux, n'était peut-être pas la meilleure solution. Mais bon, il suffisait d'un peu d'esprit pratique pour se dire qu'il devait y avoir d'autre moyen d'accéder au haut du roc. La petite, recula de quelques pas, pour apprécier la taille du roc, et chercher du regard d'éventuelles voies menant vers le haut. S'il n'y en avait pas, son choix était déjà fait: si gardien il y a; alors gardien il faut suivre. La miss Brunsbook retroussait déjà ses manches...

- Juste comme ça, vous n'auriez pas un moyen de m'aider à rejoindre le haut? Ca me ferait gagner du temps et de l'énergie. Et puis comme ça vous seriez plus vite débarassé de moi...

Après tout, que lui importait ce vieux savant? Il cherchait quelqu'un dans le désert... hé bien grand bien lui fasse! Blazbiba avait en effet toujours du mal à suivre le fil de ses idées: quand on se fiche de tout, comment accorder une importance à quelque chose? Cela avait déjà été un miracle que la petite réussisse à se concentrer autant du temps dans la recherche de sa fameuse ärm... D'ailleurs, qui sait combien de temps cela durerait avant qu'elle ne change d'avis?

Toute occupée à observer le roc, la jeune fille attrapa un ruban à l'aide duquel elle noua ses cheveux. Travailler les cheveux détachés n'était jamais bien pratique. Dans le même temps, et presque sans s'en rendre compte, elle ajouta un motif en forme de chat sur le ruban. Le motif en question n'était pas fixe, et il semblait qu'un réel petit chat brodé se balade le long de la bande de tissus noir.

- Au fait, j'espère que ce type n'était pas votre contact, parce que en ce cas vous risquez de tourner longtemps en rond dans le coin...

(en gros, si mon perso aperçoit un chemin, il s'y engage, sinon, il escalade -sauf évènement spécifique ou réponse importante du savant. Quand à lui, elle le laisse faire ce qu'il désire.)

Myo regard la falaise qui était en fait particulièrement haute. Escalader cela à la main n'allait pas être facile; un gardien aurait bien pu aider, mais Balzbiba n'en avait manifestement pas, et Myo ne semblait pas avoir d'ärms.

"Heu... J'ais plusieurs onguents et potions de soins au cas où... J'ais mon analyseur magique... Mais je ne possède pas vraiment d'ärms; je n'ais jamais été formé à les manier vous savez?"

Regardant le piton rocheux, il s'approcha de celui ci.

"Mmmmh... Souvent, ce genre de sanctuaire n'est protégé magiquement que à l'intérieur; peut être que nous pourrions essayer d'appeler le gardien pour voir d'où il vient. Mais il reste à savoir comment l'ammener en dehors de sa tanière..."

Balzbiba, elle, regardait si il n'y avait pas de chemin pour monter au sommet; sur la bande rocheuse sur laquelle ils se trouvaient, il n'y avait pas d'accès; mais peut être qu'en faisant le tour du piton, dans la dune, elle pourrait en trouver un.

- Appeler le gardien? Qui ne te dis pas qu'il nous réservera le même sort qu'à ce pitoyable tas de cendre?

Balzbiba ne jeta même pas un dernier coup d'oeil au défunt, déjà entièrement absorbée par sa nouvelle occupation: trouver une entrée. Elle remonta lentement la tête, vers le haut du piton. Clair qu'elle n'y arriverait pas ainsi... La petite aux cheveux violets opta donc pour la solution qui lui paraissait la plus raisonnable.

- Je vais faire le tour de ce truc rocheux. Bonne chance.

Sans plus s'attarder, la miss Brunsbook partit faire le tour. Il devait forcément y avoir une entrée... du moins elle l'espérait. Dans le même temps, elle racla sa gorge: le désert restait un endroit sec, même de nuit... déjà elle commençait à regretter d'avoir laissé l'eau derrière son chemin. Tant pis: la grotte de départ restant relativement proche, ce ne serait pas difficile de faire machine arrière le moment venu. Soudain, l'aventurière en herbe se ravisa. Qu'est-ce qu'elle pouvait être tête en l'iar de temps en temps! D'une voix neutre, elle demanda:

- Attends... tu as dis que tu possédais des onguents?

Il aurait été facile de récupérer les objets convoités par force, mais l'homme pouvait encore se révéler utile: il savait utiliser son étrange machine à détecter la magie. ...Et Balzbiba se doutait bien qu'elle aurait été incapable d'appliquer le bon onguent au bon moment, ou pour la bonne blessure. Non, décidement ce petit vieux, mieux valait le garder à portée de main.

- Viens donc avec moi. Les lieux ne sont pas sûrs, et puis ce serait dommage que le gardien vienne te voire pendant mon absence. Surtout vu à quel il a l'air bon bougre... A moins bien sûr que quelqu'un de ses collègues ne passe... Je les ai entendus avant de m'endormir.

La petite jeta un coup d'oeil significatif au tas noirâtre reposant non loin derrière eux. Faisant signe de la suivre au savant, elle commença pour de bon à chercher quelque passage au flanc de la roche. Dans le même temps, elle fit augmenter l'intensité de la petite boule de lumière logeant dans sa main: tant pis pour la discrétion... mais au moins auraient-ils une chance de repérer quelque chose. Braquant sa torche improvisée vers la roche, elle commença ses recherches.