Une bonne nuit de sommeil...

Balzbiba fixa de ses yeux violacés les profondeurs de l'escalier. Sans succès, une luciole colorée, à quelques mètres de sa propriétaire, tentait d'en percer les ténèbres. La miss renonça bien vite et, appela sa boule lumineuse à revenir vers elle, et à se percher sur son doigt. Certe, parler à ses propres illusions semblait quelque chose d'aussi inutile qu'idiot, mais la petite n'en avait cure. Sans se retourner vers son compagnon, elle dit:

- Quelqu'un... un ou gros animal. Quoiqu'il en soit, je crois pouvoir considérer que nous avons "frappé" avant d'entrer.

Bien que Balzbiba n'ait prit son souffle, ce qu'elle aurait jugé inutile et manquant singulièrement de classe, une voix se fit entendre, enflant et descendant le long des marches de l'escalier. Elle semblait dénuée de substance, comme bien trop souvent l'étaient les images de l'illusionniste. La voix s'adressait à ce qui devait se trouver en bas:

- Hola! Qui vit?

La jeune fille gardait son marteau bien en main, et ses yeux semblaient ne pouvoir se fixer sur un point précis: profitant de la lueur de la torche de son compagnon, comme de lucioles lancés ça et là, il scrutait les ténèbres, cherchant tout éventuel danger... Mais la miss était loin de compter sur sa seule vue: ses autres sens, surtout l'ouie et l'odorat, étaient en éveil, comme face à tout danger sérieux.

Myo sursauta à la voix de la miss. Il la regarda l'air étonné.

"Heu... Pardon? Vous demandez "Qui vit" dans une vieille tour qui a l'air abandonné depuis des siècles? Vous... vous vous êtes bien remise de l'affrontement de tout à l'heure."

Un autre bruit se fit entendre en bas, comme réagissant à la voix de la fillette, puis ce fut le silence qui revint.

"Moi... Je ne serais absolument pas surpris qu'il reste encore quelque chose de vivant dans cette tour, mais pas forcément d'humain! Vous pouvez descendre... Mais ça sera sans moi!"

Myo recula; il n'était guère rassuré par les bruits qu'on entendait en contre-bas. Il fallait dire que pour un intellectuel, se trouver dans une tour abandonnée au milieu du désert et en dehors de laquelle moults prédateurs rôdaient était sans doute très loin d'être une situation rassurante.

- Boahf.... Du moment que ça bouge, c'est bien que ça doit être vivant. Après, je ne dis pas dans quel état...

Balzbiba jeta un dernier coup d'oeil à l'escalier, avant de se tourner vers son compagnon, apparement elle n'avait absolument pas repéré son manque de coeur au ventre. Tout au plus enregistra-t-elle ces quelques pensées: "Hum... sueur sur le front, trois hésitations avec faible intervalle... sûrement un début de malaise. Normal vu son âge... espérons qu'il tienne suffisamment longtemps pour m'être de nouveau utile." Ces quelques cogitations se virent dans le regard de la miss, qui se fit plus vague, devenant légèrement voilé. Puis la gamine retourna à son inspection de l'escalier. D'une voix atone, et avec son étrange naïveté, elle dit:

- Par contre vous, vous couvez quelque chose. Vous devriez faire attention à vous, à votre âge... Heureusement, la place ne semble pas trop humide.

Il semblait que toute considération envers la créature d'en bas avait déserté les pensée de la miss, qui regardait maintenant vers le haut avec envie. Elle fit quelque pas, monta une ou deux marche, puis se ravisa, toute à son idée. La chose d'en dessous venait de revenir à son esprit. "Sûrement un esprit hostile à ma quête, il faudra probablement l'éliminer, mais autant éviter un risque inutile et descendre une fois que j'en saurai plus. De toute façon, il est hors de question de combattre vu mon état..."

Balzbiba porta son regard indifférents à ses vêtements lacérés, couverts de sang encore humide. A vrai dire, l'odeur de ce dernier ne lui était pas désagréable... mais la douleur qui la secouait à chaque mouvement était loin de la satisfaire. Certe, il lui était facile d'en faire fi: ce n'était pas la première qu'une telle chose arrivait... mais cela restait cependant bien peu acceptable. En effet l'illusionniste n'aimait pas se sentir en état de faiblesse, ou du moins se l'avouer.

Enfin, la petite miss se décida à monter l'escalier, plus ou moins silencieusement. Sa patte qui traînait et ses multiples blessures n'aidant guère à sa tâche. Enfin, de toute façon il ne servait à rien de trop se cacher, vu leur entrée... enfin plutôt étant donné l'entrée fracassante de la petite.

(Gyoupsla, désolé pour le retard! J'ais pas d'excuse en plus!)

L'escalier monta longtemps, mais ne semblait pas mener au paradis. La cage était sombre, et régulièrement un bruit similaire à celui qu'ils avaient entendu juste auparavant se faisait entendre. Finallement, ils virent une première porte ouverte au milieu de la montée, ou plutôt enfoncée vers l'intérieur. Une odeur nauséabonde se dégageait de la salle qui ressemblait à un dortoir. Plusieurs cadavres de créatures qui paraissaient étranges à Balzbiba gisaient dans la salle qui était à moitié effondrée elle aussi.

Dans le dortoir, on voyait ce qui avait clairement dû être des lits superposés un peu partout, dont une grande partie était en morceaux d'ailleurs. Il y avait plusieurs armoires aussi sur les côtés; certaines étaient défoncées, d'autres ouvertes, vide, et l'une d'elle était fermée.

"Des fourmillions! Qu'est ce qui a pu les mettre dans un tel état? Leur mort n'est pas vieille... Haem... Peut être que cette tour n'est dans un tel état que depuis peu... Mais... Qu'est ce que ces créatures fichaient ici? Et puis..."

Il s'interrompit, en effet un bruit sourd se fit entendre en provenance de l'armoire fermée; apparament il y avait quelque chose à l'intérieur. Le bruit qu'ils entendaient depuis tout à l'heure se refit entendre également; il paraissait beaucoup plus près que la première fois...

"Heu... Vous... Vous avez une idée de ce qui... de ce qui peut y avoir là... dans cette armoire?"

(np, de toute façon j'ai été très prise cette fin de semaine)

En entrant dans la pièce, Balzbiba Brunsbook eut un mouvement de recul. Ceux qui ne la connaissait pas auraient pu penser que cela était dû à la vision de tant de cadavres par une si jeune enfant... Bien sûr, ce n'était pas cela, loin de là... disons simplement que, pour insensible qu'elle l'était, la miss n'en gardait pas moins la maîtrise de ses sens, or les relents émanant de ces corps étaient loin de satisfaire ses goûts.

Après un petit temps d'adaptation, la petite finit par faire quelques pas. "Un mobilier sans intérêt, usé ou brisé. Du bois quelconque. Du sang..." Elle posa deux doigts sur la plaie d'un des cadavres: "...sans intérêt." Rien qui ne ressembla à une ärm, aucun indice, aucunes richesses à amasser. Les doigts de Balzbiba s'attardèrent sur le malheureux corps, cherchant à déterminer depuis quand ces bestioles étaient mortes. Visiblement la mort remontait à un certain temps... "Sans aucun doute un être puissant." Soudain, la voix de Myo arracha la petite illusionniste à ses pensées:

- Comment...?

Visiblement Balzbiba n'avait pas compris ce qu'il venait de dire, ou alors quelque chose lui échappait.

- Tout d'abord, qu'est-ce qu'un fourmillion? Ces best...

Encore une fois un bruit rompa le silence: des coups, apparement répétés, lancés contre la porte d'un meuble proche. "Sans doute un de ces... fourmillions qui s'y sera caché." Sûre d'elle-même comme de ses idées, la jeune fille donna un vigoureux coup dans la porte du placard, prévenant son occupant:

- Bon, le fourmillion, dis moi en cinq mots ce que tu fais ici, et quelle est la bestiole qui semble vouloir nous rejoindre. Après, si t'es sage, je te sortirai d'ici.

En effet, la miss Brunsbook venait de percevoir les bruits, toujours plus rapprochés... qu'elle assimilait à des pas. De toute façon, qu'est-ce que cela aurait pu être d'autre...? Quoiqu'il en soit, Balzbiba se savait en danger, c'est pourquoi elle dit à son coéquipier du moment:

- Myo, ce qui nous vient d'en bas ne parait pas très sympathique et bavard... pourriez-vous me rendre service et barricader ce qui reste de la porte avec les quelques meubles encore en état. Interroger notre hôte... elle pointa l'armoire du pouce, nous sera utile, mais gagner du temps aussi.

Derrière son air posé et sûr, la petite avait volontairement occulté une possibilité: qu'elle se trompe, et que ce qu'il y avait à l'intérieur de l'armoire ne soit ni un de ces fourmilliens, ou alors qu'il ne sache pas parler... après tout elle ne se basait que sur des préjugés et sur la certitude qu'un bon coup de marteau arrangerait les choses en cas d'absolue nécessité. Bon... elle pissait certe le sang à tout point de vue, mais Balzbiba n'avait de toute façon jamais eut le sens des réalités, ou alors celui des priorités.

A ce propos, il convient de dire que la petite n'avait bien sûr pas oublié, dès son entrée, de masquer l'horrible relent avec quelques odeurs de lavande...

"Les fourmillions sont des créatures insectoïdes qui pullulent dans les zones les plus dangereuses du continent désertique... Théoriquement, il n'y en a pas dans cette région... Je suis surpris d'en voir à l'intérieur de cet édifice!"

Myo regarda le passage totalement arraché.

"Je ne sais pas si barricader avec ce qu'il y a dans les environs serait vraiment utile... Tous les meubles doivent être usés dans cette tour... Si ce sont d'autres fourmillions qui montent... Je ne crois pas que cela puisse nous aider..."

C'est alors que la porte de l'armoire explosa littéralement, laissant sortir un homme.



"Tiens... Ma lettre serait parvenue à quelqu'un?"

Il regarda d'abord Balzbiba, puis Myo, et soupira.

"Super... Une demie portion et un binoclard... L'équipe de choc... Vous êtes qui?"

Le flux magique de l'homme indiquait qu'il s'agissait d'un combattant très expérimenté... Sa puissance magique surpassait celle de la tour de l'échiquier, et ne comparons même pas avec le savant...

"Mais quel tête de plouc!" Balzbiba était choquée par une telle atteinte au bon goût esthétique (du moins tel qu'elle l'avait défini). Déjà que se réfugier dans une armoire n'avait aucune classe... Seule la puissante aura du nouveau venu l'empêcha d'éclater d'un de ces rires forcés dont elle avait le secret. En effet, bizarrement elle n'avait guère envie de se faire un ennemi supplémentaire... Tout juste débita-t-elle, tel un automate, ces quelques mots:

- Un message? Non je ne crois pas.

La miss aurait bien commencé la conversation d'une tout autre manière, mais cela lui semblait pour l'instant assez peu judicieux. Tout au plus désigna-t-elle la porte du doigt, ajoutant quelques phrases:

- Dehors. C'est quoi qui monte? Danger?

La petite venait de réussir un magnifique jet pour passer pour encore plus gamine qu'elle ne l'était. Le problème était simplement... qu'elle ne s'en était même pas rendu compte. De toute façon, comment aurait-elle pu le comprendre? ...Quand au présentation, il serait toujours temps une fois au calme. C'était un humain, donc Balzbiba l'avait classé côté allié... cela ne l'empêchait cependant pas de rester attentive à tout mouvement suspect de l'homme. "Il faudrait quand même qu'il se passe un coup de peigne... quelle honte... n'avait-il donc rien d'autre à faire que de s'enfermer dans une idiote d'armoire au milieu de cette puanteur?" C'était sûr, Balzbiba était en train de se persuader que cet homme devait être soit fou soit inconscient... donc autant ne pas e vexer!

Pendant ce temps, derrière elle un mur semblait se monter seul, des pierres apparaissant dans le vide, puis s'amoncelant les unes sur les autres. La miss Brunsbook était assez fière de son effet, esthétique mais pas trop tape-à-l'oeil. Point trop n'en faut!

Le processus restant cependant relativement compliqué (l'illusionniste tenait tout de même à ce que son travail ressemble à quelque chose), Balzbiba n'avait pu maintenir les lucioles de lumière, à son grand désarroi. Conséquence; la luminosité avait sensiblement baissé, et les vêtements de la petite avaient prit une teinte légèrement plus fade. C'était, chez elle, signe d'une intense concentration... ou alors d'une très grande fatigue... ce qui n'aurait été illogique vu les traces partiellement séchées de sang maculant certaines parties de son corps.

L'homme regarda Balzbiba avec un regard blasé... Qu'est ce qu'une morveuse pareille faisait dans les environs? A la limite le vieux... Cela pouvait s'expliquer, mais... Tant pis... il avait vu bien des choses dans sa vie...

"Dehors, sable, gros scorpions, scorpos. A l'intérieur, ce que le vieux à dit... T'as tant de mal que ça à alligner tes phrases la mioche? Tsssss... Ca fait trois jours que je suis coincé dans cette foutue tour, et il faut que ce soit vous qui arriviez..."

"Heu... Monsieurs, qui... qui êtes vous? Je pense que..."

"C'est bon, tu m'énerve déja à bégayer... Free, ancien officier de la Cross Guard, et recemment chasseur de trésor... J'étais venu ici pour voir ce que je pouvais trouver, mais les sous sols de l'édifice sont reliés à tout un tas de galeries creusées par des fourmillions, j'ais utilisé un gardien pour envoyer une lettre dans la première ville qu'il atteindrait afin que quelqu'un vienne m'aider à sortir, mais apparament j'aurais peut être pas à les attendre..."

Free regarda le mur qui se monta tout seul. Il se concentra en fermant un oeil, puis le rouvrit; sa pupille semblait différente.

"Tssssss... C'est inutile... Ce genre de tour de bas niveau ne marche pas avec des fourmillions... Leur stupidité est une arme redoutable contre ce genre d'illusion..."

Il referma son oeil avant de le rouvrir; il était redevenu normal.

"Bon... Z'avez pas l'air super doués dans le combat je me trompe? Bon... J'ais pas encore totalement récupéré, mais je présume que je n'ais pas le choix..."

Une créature jailli du mur illusoire que Balzbiba avait fait; sa forme évoquait celle d'un insecte, avec ses six pattes, mais elle était recouverte de beaucoup plus de chitine qu'un insecte habituel; pour tout dire, seules ses mandibules dépassaient de l'épaisse carapace, ainsi que ses pattes. Elle arriva à toute allure en freinant, apparament surprise de rencontrer aussi peu de résistance de la part du mur; l'instant de freinage suffit à Free pour activer un ärm qui avait la forme d'un pistolet à poudre. Il tira d'un coup, arrachant une bonne partie de la plaque de chitine.

"Merde... Mal visé..."

La créature regarda les trois personnes d'un air belliqueux avant de se lancer sur celui qui venait de la découvrir sur une partie.

- Enfermé dans une armoire... en effet, il a l'air d'être efficace comme garçon... glissa la petite à son aîné aux favoris blancs.

Balzbiba inspira un grand coup, et se plaça à côté de l'homme, prête à l'aider si besoin était... mais surtout prête à le laisser faire tout le travail s'il en montrait la capacité. Elle n'allait tout de même pas risquer d'aggraver son état par plaisir de sauver un être aussi grossier. En fait, même s'il avait été charmant, elle ne l'aurait pas aidé, mais ça n'empêchait pas qu'il soit particulièrement peu engageant.

Quoiqu'il en soit, l'illusion que la miss Brunsbook maintenait était désormais brisée. Avec ce qui aurait pu être interprété comme une pointe de tristesse dans son regard, elle contempla cet horrible truc, "un fourm... enfin un truc du genre quoi". Bien sûr, son seul centre d'intérêt du moment restait de savoir comment cet ennemi se ferait déchiqueter... ou tenterait des détruire l'inconnu. Si elle venait à être menacé par l'un de deux, il serait toujours utile de savoir comment il combat.

La créature sauta en visant Balzbiba avant que Free n'ai rechargé; il se prit le marteau de la jeune fille avant de se faire toucher heureusement. Free, lui regardait Balzbiba avec un air irrité.

"Ecoute, moi, ma spécialité, c'est les gardiens, mais ici, ca me sert à rien à cause du manque d'espace... Rha... Ca me tue de pas pouvoir dégommer cette putain de tour! C'est à cause de ça que je suis coincé ici depuis huit jours! Alors quand je peux éviter un combat en me planquant, je pense que même toi tu trouveras logique que je le fasse!"

Il regarda soudain Balzbiba.

"Pfiu... Et t'as l'air de bien pisser le sang pour dire ce genre de choses! Bon... Je présume qu'il vaut mieux s'entraider..."

Il leva un pendentif; une lumière douce entoura l'illusioniste alors que ses blessures se résorbèrent (+20PV).

"Bien... Heu... Au fait, vous avez une idée sur comment sortir de la tour? Est ce que vous savez quelque chose sur l'édifice déja?"

L'illusionniste préféra ne pas répondre à son interlocuteur, elle se trouvait après tout en sale état, et désirait au plus haut point que la fiole ne lui soit pas retirée pour de telles broutilles. Essuyant son marteau d'un geste nonchalant sur un mur proche, elle lança:

- Au fait, tant que j'y pense... Bonjour, et merci pour ça.

La politesse restait la politesse. Balzbiba prit la fiole des mains de l'homme et la bu d'une traite. Il n'avait après tout aucune raison de vouloir l'empoisonner, étant donné qu'il semblait autant bloqué qu'eux dans cette étrange tour.

- Doucement. Tout d'abord, comment, TOI, es-tu entré dans cet endroit? Quel appât a bien pu te mener ici? ...D'autant plus que tu sembles spécialisé en combat d'extérieur...

Pendant qu'elle disait ces quelques paroles, la petite sentait comme une onde de choc se propager dans son corps, soudainement, des fourmillements touchèrent ses blessures, signe qu'elles semblaient se refermer. Bientôt, seule une croûte de sang séché gênerait ses mouvements. Enfin, la miss Brunsbook rendit sa fiole à l'étranger, bredouillant une sorte de merci distrait.

- Enfin, je ne connais pas grand-chose de l'endroit, bien que nous en ayons déjà vu quelques parties... dont une entrée. Que connais-tu de cette sorte de... forteresse dans le roc?

Balzbiba avait tutoyé son interlocuteur: d'une part il n'avait pas le même âge que Myo, qui en conséquent méritait respect, d'autre part il ne semblait savoir qu'être désagréable en mot, malgré sa précieuse aide matérielle. En plus, il maniait des ärms d'invocation, ce que l'illusionniste considérait comme la plus lâche et la plus ridicule des solutions... "laisser les autres combattre à sa place... alors qu'il est si agréable de broyr soit-même les os de ses ennemis..."

Free réfléchi quelques instants, puis soupira.

"Très bien... Puisqu'on va sans doute faire un bout de trajet ensemble, autant tout se dire... Ce qui m'a attiré ici? Je vous l'ais déja dis la chasse au trésor... Je suis sur que vous ne venez pas ici pour faire un pic-nic à la base! Si tu veux tout savoir, je suis rentré ici en éventrant une paroi du rez de chaussé, paroi qui s'est refermée aussitôt, j'ais dû utiliser une bonne partie de ma puissance pour pouvoir conserver une ouverture suffisament longtemps pour pouvoir rentrer, et je crois que ça a dû abîmer l'édifice sérieusement. Cet endroit était une tour appartenant à une ancienne civilisation aujourd'hui disparue, je sais que la réparation automatique de la tour est alimentée soit par un artefact, soit par un ärm, mais j'ais déja fouillé toute la partie supérieure de la tour, il ne peut être que dans les sous sols, et c'est là que se pose le problème des insectes..."

"Heu... Excusez moi... Vous avez dis avoir envoyé une lettre... Est ce celle ci?"

Myo avait sorti un bout de papier que Free prit et lu rapidement.

"Mais oui! Donc vous êtes bien ici pour moi... Mais... Attendez... Vous devez avoir de quoi nous faire sortir dans ce cas!"

Le scientifique tourna la tête vers Balzbiba.

"C'est à dire que... heu... Je n'avais pas prévu un tel scénario... La lettre était si peu précise... Vous n'avez même pas précisé votre identité et vous n'avez pas donné la moindre information sur l'édifice!"

"Oui... Bon... Toujours est-il que l'édifice doit forcément être alimenté par un artefact ou une sorte de générateur pour pouvoir se réparer tout seul... Mais va falloir descendre pour ça..."

"Mouais... quand on envoie des lettres aussi vides, c'est normal qu'on reçoive une aide aussi pitoyable... un scientifique sans puissance de feu... heureusement que je suis là... et encore, pour ce que je dois peser face à cet homme... je doute que je change grand chose à la donne."

Balzbiba avait écouté la discussion des adultes en réprimant un baillement. C'était comme si ce petit moment de calme, si rare cette nuit, avait rappelé à la petite toutes les heures de sommeil qui lui manquaient. Tout en s'appuyant sur la manche de son imposant marteau de guerre, elle commençait à sentir ses membres s'alourdir. L'adrénaline des moments passés semblait ainsi avoir diminué d'un coup. ses yeux la piquaient.

"Et si je fermais les yeux quelques secondes... c'est cela, juste le temps qu'ils aillent mieux..."

Quelques secondes plus tard, Free et Myo furent interrompus par un ronflement sonore. Balzbiba, les mains croisés sur son marteau, et le dos appuyé contre le mur le plus proche, dormait sur ses deux oreilles. Autour d'elle, les luciole colorées s'étaient éteintes, ne laissant qu'un souvenir barriolé. Seule l'étrange couleur rose de ses cheveux était restée constante... que ce soit par quelque automatisme de l'ärm de la petite, ou par une étrange coloration naturelle.

(Oups... Désolé pour le retard... J'avais pas vu qu'il y avait un nouveau post!)

Balzbiba s'endormi durant la conversation, se sentant sans doute peu concernée par ces affaires... Free et Myo ne s'occupèrent pas tout de suite de la réveiller, continuant une certaine conversation avec plus ou moins d'intérêt. Finallement, ce fut un grand coup de feu qui réveilla la miss. Free avait réutilisé son ärm, cette fois ci pour s'en servir comme un réveil.

"Ho! Tu crois que c'est le moment de dormir? Si ça te chante on peut te laisser là..."

"Heu... Attendez... Je... Je pense qu'il vaudrait mieux qu'elle vienne... Après tout, vous ne pouvez pas utiliser vos gardiens ici c'est cela?"

"Pffff... Franchement... Une gamine à qui une telle situation n'inspire que le sommeil... Et avec un aura magique de ce niveau, je vois pas trop en quoi elle pourrait nous aider... Car je présume que mademoiselle n'a pas l'équipement que vous vous trimballez depuis quelques jours..."

L'homme marqua une pause, puis soupira avant de reprendre.

"Tsssss... Bon... Déja, je me suis présenté, j'aimerais bien savoir à qui j'ais affaire... Myo s'est présenté, il ne reste plus que toi... Je serais curieux de savoir ce qu'une demie portion vient faire ici vu que tu n'étais pas avec Myo à la base..."

Le brusque réveil de la petite l'avait fait plus que sursauté. L'entente du ocup de feu avait soudainement ravivé une dizaine de lucioles multicolores et sonores, tournant autour d'elle dans le sens des aiguilles d'une montre. L'ensemble, relativement discordant, avait été provoqué par un réflexe malheureux de Balzbiba. Elle changea plusieurs fois d'apparence, grandissant puis diminuant, à la manière d'un personnage de cartoon. Enfin, après quelques minutes elle réussit à reprendre empire sur ses illusions.

- Je... certes... Moi, c'est Balzbiba. Je suis juste là parce que... ben en fait je me balade dans le désert parce que je me suis enfuie de chez moi... Comme j'avais piqué des vivres à papa, et que en me débrouillant bien je pouvais rejoindre grand-mère de l'autre côté du désert... L'ärm, c'est celle demon frère, un type très bien. Sauf que papa il l'a chassé et que...

La miss Brunsbook commença à s'embarrasser dans son énorme mensonge... non pas qu'elle en perde le fil, mais plutôt qu'elle réussisse à ressembler à une petite fille idiote à la perfection. Elle se doutait bien que l'étranger n'aurait aucun intérêt à écouter plus avant une histoire sans intérêt d'une gamine qui aurait visiblement dû rester dans les jupes de sa mère.

Au bout de quelques instants d'explications embrouillées, elle pointa maladroitement la porte.

- Euh, tu n'avais pas dit qu'il fallait aller en bas? Pour le géna...géné...générateur! Moi j'suis prête! Et puis j'aimerais sortir d'ici... les cadavres de fourmimachin c'est laid et ça sent pas très bon... Si vous voulez, j'passe devant.

- Je... certes... Moi, c'est Balzbiba. Je suis juste là parce que... ben en fait je me balade dans le désert parce que je me suis enfuie de chez moi... Comme j'avais piqué des vivres à

"Bon ok c'est bon tu me gave déja..."

La phrase avait été lancée d'un ton sec, l'air incroyablement blasé... Il n'aimait pas les marmots pour cette raison... En tout cas, Balzbiba avait réussi à s'en tirer sans avoir à décliner son identité, c'était déja cela, bien qu'il ne s'agissait peut être pas d'une chose très utile.

"Bon... Et bien... Dans ce cas, on te laisse partir en éclaireur vu que tu veux à tout prix passer devant... Vous avez quelque chose à rajouter monsieur?"

Il tourna son regard vers Myo qui bafouilla maladroitement.

"Heu... Et... et bien... Ce n'est peut être pas... Bon... Non, je... je n'ais rien à ajouter..."

Balzbiba pu donc sortir avant les deux autres personnes... Mais avant de passer la porte, un bruit de pattes se fit entendre d'en bas... Rapidement, c'est la silhouette de deux fourmillions qui apparu dans les escaliers... Free appela depuis la salle où il était encore:

"Si t'as un problème, tu peux essayer de crier, peut être qu'on viendra à ta rescousse..."

Une légère pointe d'ironie avait couronnée sa phrase... Il n'avait pas l'air d'apprécier spécialement la miss, ni le scientifique... Mais était ce le genre de personne qui aimait qui que ce soit?

Cacher son identité était sûrement puéril, mais présentait surtout l'avantage de ne pas avoir à raconter ce qu'elle était venue chercher ici... elle n'avait pas besoin de concurrent... même s'il n'aurait peut-être pas été intéressé par une telle ärm que celle que recherchait la petite. Elle avança sur le palier, l'oeil aux aguets, ses lucioles sur les talons.

Balzbiba n'eut pas besoin de parler, ou de se retourner pour répondre. Un petit nuage de fumée se forma dans la pièce, s'étirant rapidement sous forme de lettres. Verte, tirant vers le bleu au fer et à mesure qu'on lest lisaient, les mots donnaient ce message:

"DEUX FOURMILLIONS. EN BAS DES MARCHES."

Avec un sourire, la miss Brunsbook porta deux doigts à se bouche.
Alors que les deux bestioles montaient les marches, de leur étrange démarche aux multiples pattes, un sifflement retentit derrière eux. La petite avait envoyé le son derrière eux. De toute façon, à peine s'étaient-ils retournés qu'elle se jeta sur eux, tentant d'en écrabouiller un. Après tout, ces bêtes ne semblaient pas si solides que cela. Dans le pire des cas, le deux autres sauraient bien intervenir... Quoiqu'entre un scientifique aux potions peu efficaces et un hautain aux intonations à sa mesure... "Mouais, il y a peut-être plus raisonnable en effet..."

Il était de toute façon trop tard, l'illusionniste venait de foncer dans l'escalier, utilisant l'élan de sa course pour frapper au maximum de sa puissance la plus proche des bestioles. Voyant la disposition des deux fourmillons, elle changea d'avis au dernier moment, préférant utiliser son marteau de manière à les heurter l'un contre l'autre grâce au mur... A moins qu'ils ne soient l'un derrière l'autre, auquel cas elle aurait bien utilisé de son ärm comme d'un bélier.

L'une des deux créatures avançant sur le mur à la manière des fourmis habituelles, Balzbiba s'élança pour frapper le premier et l'entrainer sur le second, qui fit un bond en arrière pour éviter l'attaque. La plaque de chitine que la fillette avait frappé ploya sous le choc, mais aucun organe vital ne semblait avoir été touché... Même si la créature ne survivrait pas à un second coup de ce genre.

"Pfffff... On commence à peine à descendre et c'est déja le bordel! J'vous jure... Pourquoi je suis allé trainer dans un tel endroit?"

Une balle fusa et rasa de près la miss, lui arrachant quelques cheveux mauves au passage et venant éclater ce qui restait de chitine au monstre pour le mettre définitivement hors d'état de nuire, laissant le second monstre qui sauta littéralement sur Balzbiba, l'envoyant au sol (-5PV). Free regarda la scène, hésitant à tirer... Il risquait tout autant de toucher l'illusioniste que le fourmillion si il tirait, et Myo, quand à lui restait dans la salle.

"Rha... Tu gênes!"

Il y eu un flash lumineux du côté de Free dont le pistolet disparu. Rapidement, un oiseau apparu et fonça sur le fourmillion, le repoussant et le faisant tomber plus bas dans les escaliers (-10PV au fourmillion). L'oiseau revint voleter du côté de son maître.

Fourmillion 1: Mort
Fourmillion 2: ???-10=???PV
Free: ???

Libérée de son encombrant adversaire, Balzbiba recula, tâchant de ne plus gêner son allié. A lui d'abattre le dernier à distance.

La puissance de feu de Free était impressionnante. D'autant plus que les munitions ne lu semblaient pas être un problème... Mieux valait ne pas trop se le mettre à dos... "Enfin, vu que de toute façon il me prend pour une demeurée, je n'ai pas trop à craindre pour l'instant." La petite essuya le bout d'une de ses sandales contre un mur proche, elle était tachée de sang visqueux. Personnellement, l'illusionniste préférait le sang normal, dont la couleur magnifique était pour elle une couleur magnifique. Elle se serait bien teint les cheveux en rouge si cela aurait sié à sa peau, et si elle ne préférait pas le rose ou le violet.

Tenant toujours son marteau, elle attendait, au cas où son allié vienne à manquer son coup.

(désolée, mais vraiment pas inspirée aujourd'hui)

Le silence retomba dans les escaliers pendant que la miss s'essuyait les sandales couvertes du sang de fourmillion. Le seul gardien que l'ancien officier était en mesure d'appeler dans cet endroit rejoignit son maître avant de disparaitre dans un éclat de lumière. Free reprenait son arme tandis qu'une forme remontait dans les escaliers avant de se jeter sur Balzbiba qui n'eu pas le temps de faire le moindre geste avec son marteau. Free poussa un soupir en regardant la mélée.

"Mais purée! Comment tu te démerde toi? Même un pion se débrouillerait mieux!"

Il y eu un tir; le manieur d'ärms avait tiré dans la mélée, et avait miraculeusement touché le fourmillion qui retomba dans les escaliers, bel et bien mort cette fois. Free regarda l'illusioniste.

"Pfffff... Mademoiselle est pas trop salie? C'est bon?"

Il souffla et parti devant; il fallait toujours tout faire soi même... Myo sorti de la salle pour accompagner le groupe lors de la descente qui s'effectua calmement, bien qu'elle fut très longue. Finallement, Free, qui était parti en avant, leur lança.

"A partir de cet endroit, on évite le bruit comprit? Le tunnel qui relie les sous sols de la tour aux galeries de ces saloperies est pas loin."

Ils se remirent en route pour arriver à une autre porte, cette fois ci en métal, mais qui était quand même défoncée. Derrière se trouvait un long couloir qui se terminait par une porte éclairée par deux sortes de pierres brillantes. Au milieu du couloir, un autre tunnel, ayant apparament percé dans le mur pour aboutir là, partait vers la droite.

"Le voila, je sais pas si c'est le seul dans les sous sols, mais je sais que c'est de là que tous les fourmillions arrivent pour remonter dans l'édifice... On a le choix, soit quelqu'un trouve un moyen de le bloquer, soit on essaie de passer en force si vous vous en sentez capable..."

Derrière, aux côtés de Myo, la petite illusionniste courait presque, tant les enjambées de Free étaient démesurées. Pouvant à peine reprendre son souffle, elle haletait, trottant à foulées rapides. ne pouvait-il donc pas attendre un peu? Ne voyait-il pas qu'il traînait une enfant et un vieillard. La fille aux cheveux rose tourna rapidement son regard sur le scientifique, qui semblait tenir étonnamment bien le rythme pour quelqu'un de son âge.

Un instant, Balzbiba s'arrêta, au risque de se faire distancer. Elle restait on ne peut plus étonnée: comment se faisait-il qu'un home tel que Myo, recevant un message de détresse, n'ai pas fait preuve de plus de réflexion, se jetant tête baissée en plein désert, à la recherche d'un contact inconnu? Il n'avait pas d'escorte, pas plus qu'il ne semblait avoir prévenu l'extérieur... ce qui aurait pourtant dû être le premier réflexe de toute personne réfléchie. Qui quitterait son travail et sa ville sur un simple message anonyme?

Plus elle y réfléchissait, plus l'histoire lui paraissait incohérente. Myo avait sûrement de bonnes raisons de s'être emmené jusqu'ici... le problème restait que Balzbiba n'appréciait que peu le manque d'informations. "Free est là pour la richesse, ou une ärm, ou alors tout simplement pour tuer... Il appartenait de plus à l'échiquier, ils étaient donc du même bord. Mais Myo? S'il appartenait à l'échiquier, il ne serait venu seul... qu'a donc marqué Free sur son SOS?" Tant qu'elle n'en saurait pas plus, il se pouvait parfaitement que ses buts s'avèrent des obstacles à ceux de l'illusionniste. Quoiqu'il en soit, faut d'éléments, Balzbiba devrait se contenter de suivre, en commençant déjà par rattraper ses deux alliés du moment. Ils avaient déjà quelques bon mètres d'avance.

En voulant toujours à Free de son manque total et permanent de tact, deux longues oreilles d'ânes se dessinèrent sur sa tête, se baladant disgracieusement au rythme de sa marche rapide. Un instant, il sembla à l'illusionniste que l'homme, probablement un des supérieurs hiérarchique de l'échiquier, tournait un peu trop sa tête. Par prudence, les deux organes s'envolèrent aussitôt, la petite priant pour que seul Myo ait remarqué. L'action était totalement puérile... à l'image de Balzbiba.

Lorsqu'ils se furent enfin arrêté, et que Free eut exposé ses vues, un pesant silence s'installa aussitôt. Nul ne semblait avoir d'idée. Dans le fond, la petite était plutôt déçue: s'il avait été un vrai supérieur, il n'aurait pas posé la question à une aussi piètre piétaille. Il aurait décidé. "Il veut mon avie? Fort bien."

Une bulle de bande dessinée, ronde bien que nuageuse, se dessina aussitôt au-dessus de la tête de Balzbiba:

- Mais bien sûr, ça se voit qu'on a les moyens de bloquer une entrée de cette taille... A moins que tu ne crois qu'un marteau de guerre et de jolies images puissent y suffire...

- Bref, je suis pour un passage de force, s'il n'y a pas d'autre choix. Ou alors, on attend qu'un fourmillion passe, on le capture sans trop l'amocher, et le force à nous mener vers une sortie plus ou moins discrètement. Au moins pourrons nous le tuer s'il nous perd dans un labyrinte souterrain... ce qui devrait suffire de garantie. Ce serait idiot de forcer un passage et de se perdre par la suite.

une nouvelle bulle apparut, tandis que les autres disparissaient sans bruit.

- ...Mais si on est ici, c'est tout de même pour ne pas ressortir les mains vide, non? A moins que vous ne vous soyez pas suffisamment servis. J'avouerai en ce cas être déçue: un membre de l'échiquier n'est-il pas censé ignorer l'échec, et toujours rapporter le fruit demandé par ses supérieurs? Enfin... je me trompe peut-être... tu n'es peut-être pas de l'échiquier, ou peut-être as-tu déjà ce qu'il te faut.

Free regarda Balzbiba avec de grands yeux... Capturer et forcer un fourmillion à les mener vers une sortie? Il manqua de peu d'éclater de rire. Il attendit patiemment que la miss aie fini de parler, puis reprit.

"Et tu es bien placée pour connaître la logique de l'Echiquier hein? Forcer un fourmillion à nous mener à une sortie? Faut te réveiller la demie portion! Ce sont des insectes, et ils ne comprennent pas le même dialecte que nous! Même si l'un d'entre nous parlait le dialecte animal, il faudrait dialoguer avec la reine pour pouvoir négocier tranquillement. Bon... Dans ce cas, on va essayer de passer en force vu que personne n'a la moindre idée... A moins que monsieur le binoclard n'aie une idée en tête?"

Myo sursauta en entendant son nom.

"Moi? Heu... Et bien... Peut être que nous pourrions boucher le tunnel en provoquant un effondrement... Si nous sommes loin d'un nid, ce genre de galerie a tendance à facilement s'effondrer... Avec un coup suffisament puissant..."

C'était la première fois que Myo proposait quelque chose.

"Hum... Je sais pas si on a assez de puissance, mais on peut toujours essayer... Ca ferait déja un problème en moins."

Free s'avanca légèrement dans le couloir.

"Bon... Qui va essayer de détruire la galerie? Je propose que le binoclard reste en retrait vu qu'il ne sait pas se battre. Maintenant, il faudra que quelqu'un s'occupe de prendre le gros des fourmillions qui voudraient nous dire bonjours..."

Trois silhouettes étaient apparues pendant qu'il parlait.

"Et je crois qu'il va falloir choisir vite!"

Offensée par la réaction de Free, Balzbiba prit ce qui devait être un air boudeur. La petite aux cheveux mauves fit la moue, se défendant comme elle pouvait:

- Et comment j'aurai pu le savoir que ca parle pas ces bestioles? C'est pas moi le scientifique ici! ...C'est vrai quoi, moi j'ai que treize ans, et puis vous vous rien que des sales adultes...

Elle fut interrompue par les trois silhouette multipattes qui s'approchaient à grandes enjambées... si tel était bien le mot adéqua. "Faire s'ébouler une gallerie? Comment? à coup de revolver? à coup de marteau?" Ca ne marcherait jamais, elle en était persuadée. Quoiqu'il en soit, ils semblaient ne pas avoir beaucoup de choix... et entre une arme à feu et un marteau, elle préférait que l'arme contondante tente sa chance, surtout si elle pouvait éviter de se faire blesser dans l'histoire... "Et puis cet idiot n'avait qu'à se décider plus tôt!"

- Soit, je prends le tunnel. Charge toi des fourmilles géantes.

L'illusionniste se lança, les jambes au cou, à l'assaut des fondations du tunnel. S'y enfonçant de quelques pas, elle commença à frapper la terre environnante, visant le côté gauche. En effet, ce n'était pas du haut de sa taille gigantesque qu'elle pourrait toucher ce qui servait de plafond... Ne laissant pas trop de hasard, elle n'oublia surtout pas d'actionner son ärm-clochette. Bientôt, le corps de Balzbiba sembla fondre, donnant l'impression qu'elle se répandait au sol, son ärm-marteau donnant l'impression de n'être tenu que par un espèce de bras distandu.

Free eu tôt fait de faucher le premier fourmillion en lançant le même gardien que tout à l'heure tout de suite après un premier coup de revolver; l'oiseau s'interposé avant que l'officier ne soit touché par la première créature, mais n'eu pas le temps de protéger son maître de l'assaut du second survivant.

"Purée! Mais c'est que ça mord fort ces saloperies!"

Balzbiba lança son marteau sur le tunnel de toutes ses forces... L'ärm n'était pas très puissant, mais la galerie s'avéra très fragile, puisque tout se mit à trembler à l'intérieur, plusieurs pierres tombèrent du plafon, puis les vibrations se calmèrent... Le marteau semblait bien être en mesure de pouvoir détruire cette galerie, aussi étonnant cela puisse paraître...

"Fais gaffe! Y'en a d'autres qui arrivent!"

En effet, on entendait un bruit de pattes dans la galerie qui n'en avait sans doute plus longtemps à ce rythme là... Cependant, les insectes eurent le temps d'arriver. Deux d'entre eux filèrent sur Free, tandis que les deux autres encore dans la galerie sentirent la présence de Balzbiba; ils commencèrent à racler le sol autour d'eux en se déplaçant de plus en plus près de la miss.

L'étrange apparence de Balzbiba ne permettait pas de voir les mottes de terre et les gravillons qui ornaient, de plus en plus nombreux, sa chevelure et ses épaules. A un moment, elle dut même s'écarter brusquement, surprise par la chute d'un bloc compact à l'allure imposante. La chute souleva un nuage de poussière et de gravat, coupant un instant la ligne de vue de la miss, comme entourée de brouillard. Remontant un pan de tissu sur sa bouche, elle continua son travail, sans plus s'inquiéter de son environnement. Lorsqu'enfin le nuage se dégagea, elle sentit du coin de l'oeil que deux formes mouvantes s'approchaient. Au bruit des pattes et au cliquetis de ce qui ressemblait à des mandibules, il n'y avait nul doute sur leurs identités.

La petite illusionniste n'avait cependant pour l'instant aucunement l'intention d'abandonner son travail. Les fourmillons s'approchaient peut-être de plus en plus, mais elle gardait confiance en Ninch pour la protéger... et puis, avec un peu de chance le tunnel s'effriterait-il suffisamment vite pour qu'ils se prenne une pierre égarée.

Malgré tout, Balzbiba garda un oeil sur ces encombrants adversaires, prête à tenter une esquive au moindre coup. La douleur physique n'était en effet pas le genre de sensation qu'elle préférait. C'était d'ailleurs une explication pour laquelle elle s'était donné le rôle de détruire la galerie.

Ne prononçant un mot, elle continua son travail, vaille que vaille. Le marteau arrachait des mottes de terre et de pierres toujours plus importantes, et il y avait de bonne chance que le tunnel ne tienne pas tellement plus de temps que cela... enfin, disons que ce genre de cas aurait arrangé l'illusionniste.

C'est à ce moment là qu'elle se sentit une énorme envie d'éternuer, tant la poussière autour d'elle devenait présente. Ce n'était pas le moment, Balzbiba risquait surtout de se faire repérer bien plus facilement. "Non, non, pas..." L'éternuement fut retenu avec difficulté. Déglutissant avec difficulté, la miss jeta un coup d'oeil à ses ennemis. L'avaient-ils déjà repérée?